Comité du Pays de Longwy
Hommage à la résistante
Germaine CAUSIER (1902-1944)
28 mars 2024
Les instances du Souvenir Français on décidé d'honorer, en France, dans le courant du mois de mars (le 8 mars étant la "journée de la Femme", les résistantes torturées et assassinées par les nazis durant le seconde guerre mondiale.C’est donc le 28 mars 2024 que le comité du Souvenir Français du Pays de Longwy, présidé par Jean-René Majewski, en présence du délégué général du Meurthe-et-Moselle Pascal Solofrizzo, du maire d’Audun-le-Roman René Thiry et de son conseil municipal, qu’il a été rendu hommage à la résistante Germaine Causier (1902-1944) devant le monument aux Morts, puis devant sa sépulture au cimetière de la commune d’Audun-le-Roman.
C’est tout naturellement que l’allocution et les dépôts de gerbes ont été assurés par les dames du Souvenir Français en les personnes de Maryse Humbert, Délégué Générale Adjointe du Souvenir Français de Meurthe-et-Moselle, Catherine Majewski, Trésorière du comité du Souvenir Français du Pays de Longwy, Josiane Guetaff adhérente au comité du Souvenir Français du Pays de Longwy et de la 2ème adjointe du conseil municipale d’Audun-le-Roman Corinne Peporte.
Dépôt de gerbe du Souvenir Français aux Monument aux Morts d’Audun-le-Roman où se trouve gravé le nom de Germaine CAUSIER |
Une trentaine de personnes, dont 8 porte-drapeaux étaient présents pour ce bel hommage.
L’allocution du Souvenir Français a été lue par Madame Catherine Majewski, trésorière du comité du Souvenir Français du Pays de Longwy, en ces termes :
Le rôle des femmes dans la Résistance en France a été longtemps oublié et peu mis en valeur. 6 femmes seulement font partie des 1038 Compagnons de la Libération, elles ne représentent que 9 % des Médaillés de la Résistance et pourtant, elles ont joué un rôle important dans la Résistance et beaucoup d’entre elles ont payé de leur vie leur engagement et leur courage.
Lorsqu’elles étaient arrêtées, jugées par un tribunal et condamnées à mort, elle n’avaient pas droit au même traitement que les hommes. Les Résistants condamnés à mort étaient fusillés au mont Valérien ou dans d’autres champs d’exécution. Condamnées à la même sentence, les Résistantes étaient transférées en Allemagne et guillotinées. Une mise à mort bien plus dégradante par rapport au peloton d’exécution où les Résistants étaient souvent accompagnés par leurs camarades et chantaient ensemble jusqu’à la fin. Les femmes, elles, étaient toutes seules devant la guillotine après avoir vécu leur derniers mois en milieu très hostile.
En France, 30 femmes ont connu ce funeste sort, 6 d’entre elles étaient originaires de Meurthe et Moselle, Germaine Ecolan, épouse Causier était l’une d’elles.
Germaine Causier 1902-1944 |
Germaine Ecolan est née le 23 avril 1902 dans une famille bretonne des Côtes-du-Nord. Sa famille était domiciliée à Dinan où elle se maria le 1er mai 1920 avec Louis Causier puis quitta la Bretagne. Le couple et leur fille habitaient au 11 rue Albert-Lebrun à Audun-le-Roman où elle tenait une recette buraliste.
Pendant la guerre, elle hébergea notamment de nombreux prisonniers de guerre évadés, puis rejoignit la Résistance au sein des FTPF (Franc-Tireur et Partisan de France) sous le pseudonyme d’Éliane.
Dénoncée pour ses activités de résistance, dans la nuit du 4 au 5 septembre 1944, les allemands l’arrêtent à son domicile en pleine nuit.
Germaine Causier fut emprisonnée à Luxembourg puis en Allemagne à Trèves et Breslau où siégeait le tribunal chargé des affaires « Nacht und Nebel » (Nuit et Brouillard) venant de France. Condamnée à mort, elle fut transférée à Nennig, en Sarre au bord de la Moselle près de la frontière luxembourgeoise où elle fut fusillée et non guillotinée comme les 29 autres résistantes, le 9 septembre 1944 sur ordre du responsable de la Gestapo au Luxembourg dans le cimetière.
Son corps a été rapatrié à Audun-le-Roman et inhumé le 11 janvier 1946.
Son nom est gravé sur le monument aux Morts et une rue « Germaine Causier » honore sa mémoire.
En rendant un hommage solennel à ces 30 femmes condamnées à mort et exécutées à la suite de leur jugement en Allemagne, le Souvenir Français n’oublie pas toutes les résistantes arrêtées en France et déportées dans les camps de concentration et rappelle que sur ces 9 000 femmes , ¼ d’entre elles sont mortes en déportation.
A toutes ces femmes, nous exprimons notre reconnaissance et nous pouvons leur dire en modifiant un peu la devise du Souvenir Français : « A nous le Souvenir, à Elles, l’immortalité »
Instant de recueillement devant la tombe familiale de G. Causier |