Un résistant sorti de l’ombre grâce à ses petits-neveux
En consultant un document édité par la gendarmerie en 1950, sur l’historique de la 9ème Légion de la Garde républicaine, Michel Meyer y a découvert une photo de son grand-oncle Marcel.
Dès lors, il s’est donné pour mission de faire revivre ce parent avant qu’il ne sombre définitivement dans l’oubli. Son cousin, Denis Marquet, s’est chargé des relations avec le Comité de Laxou du Souvenir Français et l’élu responsable des cérémonies patriotiques.
Marcel est né à Nancy, le 19 février 1913. Il était célibataire sans enfant. Son frère et ses sept sœurs ainsi que tous ceux qui auraient pu continuer à honorer sa mémoire n’étaient plus là depuis longtemps.
Élevé dans le respect des valeurs morales et patriotiques, il était fier de vivre dans une France victorieuse. Demeurant dans une ville de garnison, il vécut dès l’enfance dans une atmosphère où l’armée était à l’honneur. Les cérémonies commémoratives, les défilés militaires et ses lectures des récits de batailles où notre pays s’était illustré, ont naturellement contribué à sa vocation.
Après avoir souscrit le 13 avril 1934, un contrat de dix-huit mois dans les troupes coloniales à Madagascar, il s’est engagé dans la Garde républicaine mobile en septembre 1936 et a participé à ce titre, en différents lieux du territoire, au maintien de l’ordre républicain.
Sous-officier, chef d’une unité de réservistes durant la drôle de guerre, il prit ensuite part à la bataille de France et reçu une citation à l’ordre du régiment. A l’issue des combats, sa qualité de garde républicain lui a permis d’intégrer l’armée d’Armistice à Marseille, au sein du 2ème régiment de la Garde.
En 1943, son unité a quitté la côte méditerranéenne pour le Vivarais et c’est dans cette région qu’il a entrepris ses premières actions contre l’occupant. Refusant d’obéir au régime de Vichy qui considérait la Garde républicaine comme une force de police supplétive dans la traque des résistants, il a rejoint les FFI d’Ardèche.
Une fin tragique à 31 ans
Le 21 août 1944, Marcel Meyer et deux de ses camarades de l’Armée secrète, effectuaient une mission de renseignement dans le secteur de Vallon Pont d’Arc, lorsque, de retour vers leur cantonnement à Joannas, leur voiture a été interceptée par une colonne d’une quinzaine de véhicules allemands, peu après le pont de Sampzon, en direction de Ruoms.
Le conducteur de leur Citroën C4 a été abattu alors qu’il tentait de s’enfuir en traversant la rivière Ardèche. L’autre FFI et Marcel Meyer, reconnus aussitôt comme résistants, furent fusillés sur place.
Oublié depuis des décennies
Inhumé le lendemain de sa mort à Joannas, ce n’est qu’en décembre 1952 que son corps fut ramené au cimetière de Laxou. Sa famille et ses amis l’ont pleuré, la Gendarmerie lui a rendu les honneurs, la Médaille militaire lui a été décernée à titre posthume pour faits exceptionnels de guerre et de Résistance. Une stèle a été élevée sur le lieu de son exécution et son nom est gravé sur les monuments aux morts des casernes de la Gendarmerie mobile de Marseille et Nice.
Mais les années ont fini peu à peu par déliter le souvenir de Marcel Meyer. Sa sépulture n’a été retrouvée que récemment. Ni son nom, ni la mention « Mort pour la France » ne figuraient sur la tombe familiale.
Enfin sorti de l’ombre
Cérémonie du 27 mai 2022 au cimetière de l'Égalité à Laxou |
Discours de Michel Meyer, petit-neveu de Marcel Meyer |
Dévoilement de la plaque par Denis Marquet et Laurent Garcia, Maire de Laxou |
Gerbes déposées par la famille du défunt, Le Souvenir Français et le Maire de Laxou |
Crédit photos : Khaled Frikha